Domaines d'application :
Bâtiments, Infrastructures
Pourquoi installer des capteurs sur un réseau d'eau ?
Les réseaux d’eau subissent toujours des pertes. En France, dans le cas de l’eau potable, on chiffre celles-ci à 20% de l’eau de la production. Leurs origines sont multiples : âge des canalisations, corrosion ou encore les mouvements du sol. Ces pertes sont un gaspillage de la ressource en eau, qu’il est d’autant plus nécessaire de préserver dans le contexte de changement climatique.
Cependant, il est difficile de renouveler les réseaux : l’Union des industries et entreprises de l’eau (UIE) indiquait en octobre 2022 qu’il faudrait investir
2,7 milliards d’euros par an pour rénover ces derniers. Dans certains cas, renouveler peut aussi s’accompagner d’un coût environnemental important (fabrication des nouveaux tuyaux, travaux nécessaires au renouvellement).
L’installation de capteurs pour contrôler l’état des canalisations et pour colmater les fuites le plus rapidement possible est une manière plus économique et moins complexe pour limiter la consommation d’eau.
Les fuites ne sont pas toujours facilement repérables car elles font peu de bruit ou parce qu’elles sont dans des zones où il est difficile d’accéder régulièrement. L’intérêt des capteurs réside donc dans leur capacité à quadriller un réseau en temps réel, d’autant plus qu’ils sont connectés en réseau (radio ou internet) afin de transcrire les données rapidement aux usagers.
Cette solution peut d'ailleurs être installée dans le réseau primaire (ex: le réseau d'eau potable d'une ville) comme le réseau secondaire (ex: canalisations dans une copropriété).
Comment fonctionne le système de détection des fuites ?
Quels types de capteurs sont installés ?
On peut distinguer plusieurs types de capteurs, leur finalité est la même, mais l’indicateur qu’ils mesurent peuvent différer et il peut être préférable de favoriser une option sur une autre en fonction du type d’infrastructure concerné :
- Les capteurs équipés de débitmètre viennent mesurer le débit de l’eau qui s’écoule dans les tuyaux et retranscrit cette mesure de manière chiffrée. Des variations anormales de débit peuvent ainsi permettre d’indiquer une surconsommation ou une fuite.
- Les capteurs acoustiques, eux, viennent capter le son. Quand une fuite est détectée sur un réseau, une onde acoustique vient se propager sur celui-ci et sera captée par le capteur. Celui-ci peut ensuite retranscrire la mesure et l’envoyer par radio. La régie Eau de Paris utilise par exemple cette solution sur le réseau parisien.
- Il est également possible d’installer des capteurs de pression.
Comment sont retranscrites les données aux usager·ère·s ?
L’intérêt de la pose de capteurs sur un réseau est d’avoir une vision plus fine sur ce dernier, notamment grâce à l’arrivée des mesures en quasi-temps réel. Les données sont récupérées depuis les capteurs et sont ensuite retranscrites sur une plateforme plus accessible pour les usager·ère·s. Afin de mieux illustrer, nous pouvons prendre comme exemple le système proposé par l’entreprise Robeau.
Robeau utilise le principe de l’IoT, les capteurs installés par l’entreprise sont donc connectés à l’aide d’un module à un réseau dit « LoRa », qui utilise les fréquences radio et internet pour transmettre des données. Ce réseau est à basse fréquence et convient donc à volumes de données peu volumineux comme des mesures de capteurs. Il consomme également moins d’énergie que d’autres réseaux.
Les données sont envoyées vers les modules « parcelles » (d’une portée d’environ 150 mètres) qui viennent centraliser l’information. Celle-ci est ensuite répertoriée sur une plateforme en ligne sur laquelle est affichée la consommation d’eau en temps réel pour que les usager·ère·s puissent comprendre leur utilisation de la ressource en eau. La plateforme permet notamment d’observer quelles zones du réseau sont les plus consommatrices et permet d’agir en conséquence sur les usages ou sur de potentielles fuites.
Des seuils de consommation peuvent également être décidés lors de l’installation afin de prévenir par mail ou par téléphone les usager·ère·s quand la limite a été atteinte.