[article publié le 8 mars 2023]
Pourquoi s’intéresser aux impacts des sécheresses sur le Grand Paris ?
Au même titre que les campagnes, les villes européennes subissent des épisodes de sécheresse de plus en plus longs et intenses qui impactent les cours d’eau et les nappes souterraines.
La France connaît actuellement un nombre record de jours sans pluie, et rien qu’en 2022, on avait déjà enregistré un épisode de sécheresse intense qui avait provoqué un étiage important de la Seine, engendrant un des niveaux les plus bas du fleuve depuis le milieu du XXe siècle.
Dans un contexte de changement climatique, les sécheresses pourraient s’accentuer
Certaines prévisions envisagent à horizon 2050 une hausse des besoins en eau sur le bassin amont de la Seine concomitante avec une diminution des débits d’étiage (moment où les cours d’eau sont à leur plus bas) de l’ordre de 20 %, ainsi qu’un allongement de leur durée (+65j / an) (
EPTB Seine Grands Lacs, 2023).
Bien qu’atténuée artificiellement par la présence des grands lacs réservoirs qui permettent de réguler partiellement le niveau de la Seine, la baisse des cours d’eau pourrait être de plus en plus importante ces prochaines années à cause du changement climatique.
« Aujourd’hui, une consommation d’eau potable stable et des sources d’approvisionnement variées assurent une eau de qualité et en quantité pour Paris. Mais les effets du réchauffement climatique avec davantage de sécheresses et davantage de besoins, pour rafraîchir la ville ou pour l’agriculture régionale par exemple, font craindre des pénuries au-delà de 2050. »
Quelles conséquences à prévoir ?
Une pénurie d’eau pourrait avoir de nombreuses conséquences pour la biodiversité, la qualité de l’eau, les approvisionnements en eau potable, l’irrigation, alimentation des canaux et des voies navigables, ou encore certaines industries (production d’énergie, réseau de froid, entretien des égouts). Ces conséquences pourraient donc être sanitaires, environnementales, mais aussi économiques.
En effet,
l'étude de l’ETPB Seine Grands Lacs indique que de nombreux acteurs prélèvent de l’eau sur les cours d’eau qui bénéficient actuellement de soutien d’étiage : l’industrie, l’alimentation en eau potable, l’alimentation des canaux, le refroidissement d’une centrale nucléaire, l’irrigation des cultures.
Une grande partie des volumes prélevés est ensuite restituée au milieu naturel, mais ce n’est pas le cas pour toutes les activités : l’irrigation des cultures par exemple, ne permet de restituer l’eau dans les sols, car celle-ci est utilisée par les végétaux en surface.
Quels sont les objectifs de l’étude ?
Explorer différents scénarii et en mesurer les conséquences
« L’étude explorera plusieurs scénarii d’offre en eau à l’horizon 2030, 2050 et 2100, à partir de différentes hypothèses en terme d’évolution du climat. Elle sera alimentée notamment par les données hydrologiques et socio-économiques dont dispose l’EPTB à l’échelle du bassin versant et celles du programme de recherche PIREN-Seine. L’OCDE, avec l’appui des partenaires de l’étude, évaluera les conséquences socio-économiques des différents scénarii. L’OCDE mobilisera l’expérience de métropoles comparables en Europe et dans le monde. »
Mener une consultation auprès des acteurs concernés
En parallèle, une consultation sera organisée pour associer toutes les parties prenantes concernées : préfectures, ministères et opérateurs d’État, Météo-France, Agence de l’eau Seine Normandie, opérateurs (gestionnaires de la voie d’eau, producteurs d’énergie, producteurs d’eau…), chambres consulaires, collectivités locales, chercheur·euses, etc.
Proposer des mesures pour améliorer la résilience face aux pénuries d'eau
L’OCDE proposera à l’issue de l’étude des mesures pour améliorer la résilience de la métropole parisienne face au risque de pénurie d’eau et d’un étiage sévère de la Seine.
Ces mesures devraient venir alimenter la Stratégie de Résilience de Paris et les actions de la Métropole du Grand Paris, en particulier sur leur volet relatif aux risques climatiques.